1964 : Les pionniers

Mais qu’a bien pu pousser Robert et Marcelle Vaquer alors âgés de 33 ans, à quitter les vergers d’Ille-sur-têt pour s’installer dans le hameau de TAXO à Argelès-sur-Mer avec leur petite fille Anne-Marie ? Pourquoi ce couple d’agriculteurs du Roussillon a-t-il délaissé ses pêchers en fleurs sur les contreforts du Canigou pour le bord de mer ?

Pour le comprendre, il faut revenir un peu en arrière et essayer de se replonger dans le contexte de l’époque … il y a bientôt 50 ans ! Si mes grands-parents maternels ont changé de vie en cette année 1964, ils le doivent, sans le savoir, à 2 hommes en particulier : Léon Blum et Charles de Gaulle.

Le premier, parce qu’en signant les accords d’Evian en 1936, Léon Blum a ouvert la voie à la création des congés payés qui permettront l’essor du tourisme sur les bords des côtes catalanes après guerre. Le second, parce que c’est sous l’impulsion de Charles de Gaulle que le littoral du Languedoc-Roussillon s’est doté des infrastructures nécessaires à l’accueil des premiers vacanciers et que de nombreux campings ont vu le jour dans les années 60.

Mes grands parents avaient-ils deviné l’importance que prendrait le tourisme dans l’économie de notre pays? Avaient-ils anticipé l’avènement de la 4e semaine de congés payés en 1968 et de la 5e en 1982 ? J’en doute. Mais ils ont investi toute leur énergie, toutes leurs économies et une partie de leur santé dans ce projet d’une vie. Ils ont acheté, hectare après hectare, des petites parcelles de champs pour y planter, un à un, les pins qui donnèrent son nom au camping. Comme ils le disaient si bien « il ne s’agissait pas d’être fainéant » et c’est à force de travail qu’allait naître « Taxo-Les-Pins ».

Si aujourd’hui Argelès-sur-Mer peut s’enorgueillir d’être la capitale européenne du camping avec 55 établissements et 13.000 emplacements (selon l’office du tourisme d’Argelès-sur-Mer), il n’en a pas toujours été ainsi. Il a donc fallu se développer et se doter des infrastructures nécessaires au bon déroulement des vacances. Cependant, se moderniser prend du temps et il faudra tout de même attendre près de 16 ans avant que le camping inaugure sa première piscine en 1980 et bascule ainsi, dans une nouvelle ère.

1987 : L’enfant de la balle

Depuis 1978, déjà, les premières « maisons mobiles » ont fait leur apparition, privant ainsi les campeurs du monopole du camping. Un comble ! Mais ces « roulottes », qui ont vu le jour en Grande-Bretagne dans les années 50 et en garderont à jamais le nom anglais de « Mobil Home », ne sont pas qu’un effet de mode. C’est ce qu’Anne-Marie Vaquer devenue Perez et son époux Jean-Marie comprennent dès la fin des années 70. Ils décident donc de se lancer dans l’aventure et commencent à acheter des « mobil home » afin de proposer aux clients du camping les premiers séjours en location. C’est aussi à cette époque que le camping voit arriver un grand batave barbu. La légende familiale raconte qu’il est tombé en panne avec son camion non loin du camping et qu’il n’en est jamais reparti. Sur ce dernier point, je peux en attester car « Jacob » est toujours là.

Les années 80 vont être le théâtre de nombreux changements pour le camping en général et pour Taxo-les-pins en particulier. Tout d’abord, la famille s’agrandit. Je nais en 1979 et mon frère Jérôme en 1982. Les 2 petits garçons que nous sommes alors passent leurs vacances d’été au milieu des estivants et partagent leur temps entre la piscine et les jupons de leur mère déjà bien occupée. En 1987, Anne-Marie, reprend le flambeau. Après 23 années d’un investissement total, mes grands-parents se retirent pour prendre un repos bien mérité. C’est donc la « petite Anne-Marie », que les premiers campeurs ont connu enfant, qui prend les rênes de l’entreprise familiale. C’est à elle qu’incombe désormais la tâche de faire évoluer le camping et de répondre aux attentes des vacanciers dans un environnement de plus en plus concurrentiel.

Au fil des ans, le camping gagne en superficie et en équipements. À compter des années 90, Taxo-les-pins est un parc ombragé de 11 hectares doté d’un espace aquatique de plusieurs bassins, de terrains multisports, d’une épicerie, d’un restaurant et d’un important parc de mobil home. Le camping cesse d’être un simple moyen d’hébergement pour devenir un lieu de vie et de loisir. Les animations se développent. Les journées sont rythmées par les tournois sportifs et les nuits par les soirées « disco ». L’hôtellerie de plein air est en pleine expansion et les campings prennent exemple sur le Club Méditerranée. On parle dorénavant de « camping club » ou de « parc de loisir ». Les établissements se professionnalisent et de grands groupes commencent à voir le jour.

2006 : De mère en fils

Le début des années 2000 voit la montée en puissance de grands groupes à vocation financière. Le camping est à la mode dans les médias et des sociétés financières investissent massivement dans ce secteur. Taxo-Les-Pins est désormais confronté à des concurrents disposant de moyens financiers importants. Toutefois, le choix est fait de rester indépendant et totalement maître de son destin.

En 2006, après des études de gestion, un Master spécialisé en tourisme et plusieurs étés en tant que saisonnier, Jérôme intègre l’équipe de Taxo-Les-Pins pour s’occuper de la gestion opérationnelle du site. S’il s’inscrit dans la continuité de l’action familiale, il apporte également un regard neuf sur le développement de l’activité et des idées nouvelles en matière de management. Respectueux de l’environnement et soucieux de se prémunir contre les risques d’incendies qui menacent régulièrement la région, il entreprend d’abord un travail de fond pour faire évoluer le camping. Les pins plantés il y a un demi-siècle sont ainsi progressivement élagués et remplacés par des essences moins inflammables. Les emplacements sont progressivement repensés pour offrir plus de confort et une plus grande intimité.

Le début des années 2010 est marqué du sceau de la crise financière et on assiste à un mouvement de consolidation des grands groupes qui limitent leurs investissements dans le secteur de l’hôtellerie de plein air. Mais c’est bien connu, les entreprises familiales résistent mieux à la crise. Taxo-Les-Pins décide donc de continuer à moderniser ses infrastructures et à investir dans un parc locatif de qualité. En professionnel averti, Jérôme a conscience des enjeux de l’avenir et de la nécessité de continuer à progresser pour répondre aux attentes de nos clients.

Saison après saison, depuis bientôt 50 ans, l’histoire du camping se confond avec l’histoire de notre famille et de ceux qui le font vivre au quotidien. Depuis les années 60, nombreux sont les collaborateurs et les saisonniers qui ont œuvré, à nos côtés, pour vous faire passer un moment agréable en notre compagnie. Nous les remercions sincèrement pour leur aide et leur implication tout au long de ces années.

Enfin, et c’est bien là le plus important, nous tenons à remercier l’ensemble des personnes, des Comités d’Entreprises et des Tours Opérateurs qui nous ont fait l’honneur de choisir Taxo-Les-Pins pour passer leurs vacances sous le soleil du Roussillon. Sans vous, rien de tout cela n’aurait été possible et c’est grâce à vous que, saison après saison, nous espérons continuer à écrire l’histoire du camping pour les 50 prochaines années.

Comme cela se dit en catalan : « Per molts anys ! »